Anne Fournier ---réalisatrice
L'aventure artistique et spirituelle


* Anne Fournier a été assistante réalisatrice :
-au cinéma : d’Amos Gitaï, Baz Taylor, Jean-Michel Gibart ;
- à la télévision : de Gilles Béhat, Joël Séria ;
- au théâtre : de Roger Mirmont pour Le Différend.

* Elle a été également assistante à la mise en scène de créations événementielles :
- défilé Jean-Paul Goude le 14 juillet 1989,
- feria de Nîmes orchestrée par Stéphane Plassier en 1990,
- spectacles de Francis Morane.

* Elle a travaillé aussi comme assistante de production
- sur le spectacle Bernard de Clairvaux,
mis en scène par Michael Lonsdale (1990)

* Elle a assuré la régie son et lumière au théâtre
- avec Paul de Larminat
pour la pièce Sagesse d’un pauvre (1996-1997),
- avec Michael Lonsdale, pour les pièces :
-Récits d’un Pèlerin russe (1993-1994),
-Les Fioretti de Saint-François d’Assise (1995-1996),
-Vous m’appellerez Petite Thérèse (1997).

* C’est en collaborant à la pièce de théâtre de Michael Lonsdale,
Vous m’appellerez Petite Thérèse, qu’Anne Fournier a souhaité en faire un film.

*Vous m’appellerez Petite Thérèse est son premier film.

  Je n’étais pas croyante. J’ai commencé à travailler avec Michael Lonsdale en 1990. En découvrant ces vies de saints qu’il a mises en scène - Bernard de Clairvaux, le Pèlerin russe, saint François d’Assise - j’ai commencé malgré moi un cheminement artistique et spirituel. Cette aventure a pris un tour imprévu quand Michael Lonsdale a monté la pièce sur Thérèse de Lisieux.

Soir après soir, il m’est apparu avec de plus en plus d’évidence que cette pièce de théâtre dont j’assurais la régie appelait une version filmée. Sans conviction religieuse particulière, j’avais cependant été frappée par l'esthétique des tableaux. J’aimais les musiques, les gestes des comédiens, la sobriété, la lumière… C’est cela qui a été ma motivation, le déclic pour faire le film.

Mais ce qui m’a également touchée, ce sont les paroles et la vie de Thérèse. Nous sommes tous en quête d’amour, et elle donne un message d’espoir. Elle rappelle que l'amour du christ est destiné à chacun d'entre nous, qu'il est un réconfort éternel. Ce témoignage en particulier a apaisé mes craintes sur la vie. On peut appeler cela ma conversion.

Petit à petit, j’ai découvert les paroles de Thérèse . Elle est une enfant qui reconnaît sa faiblesse, notre fragilité humaine à tous, et en même temps elle est une fonceuse qui ose tout, qui veut tout faire et toujours par amour. Grâce à ce que dit Thérèse, j’ai compris comment la prière peut débloquer au quotidien des situations difficiles.

Thérèse m’a révélé une voie nouvelle, une voie jusqu’ici dissimulée. Ce chuchotement amical de la missionnaire m’a accompagnée, m’a insufflé la force d’aller de l’avant. Si petite, cette « balle » qui rejoint le Ciel par ascenseur, qui prie quotidiennement en tous lieux, si petite parce qu'humaine et pourtant animée d’une extraordinaire volonté qui la pousse naïvement à oser !…

D'un point de vue artistique, le traitement cinématographique m’a permis en outre de poser mon propre regard sur cette œuvre : j’ai pu souligner certains détails dans le jeu des actrices afin d’accentuer différemment la tendresse et la
vulnérabilité de la petite carmélite.